Rumex
Introduction
Le rumex est l’une des mauvaises herbes les plus problématiques en prairies, et il est également très présent dans les cultures. Du fait de son important développement foliaire et racinaire, il est très concurrentiel vis-à-vis de la culture ou de la prairie, ce qui peut engendrer de fortes diminutions de rendement. Sa lutte est rendue compliquée par son grand potentiel de multiplication et par sa faculté à résister aux tentatives de régulation. Il représente un véritable défi pour les agriculteurs bio…
Il se développe principalement sur des sols frais, argilo-limoneux ou silico-argileux, de préférence acides. Dans ce type de sol, un pied peut produire jusqu’à 60.000 graines par an, sachant que leur pouvoir germinatif est supérieur à 95% et que la durée de vie de la graine peut atteindre 70 ans selon les conditions climatiques.
Le rumex possède également la faculté de se multiplier par ses racines du fait de la forte quantité de réserves nutritives accumulées dans celles-ci et de leur pouvoir drageonnant.
Prévention
Le développement des rumex dans les prairies entraine le risque d’envahissement des parcelles et ainsi d’une concurrence et d’une baisse de rendement. La propagation intervient surtout par dissémination des graines par l’homme (les outils) et les animaux.
Gérer correctement ses fumiers et composts.
Favoriser des fumiers ou composts homogènes et bien décomposés, afin d’optimiser la répartition sur la parcelle. Une mauvaise répartition peut recouvrir les plants et les étouffer.
Il y a également un risque de brûlure en cas de sécheresse, provoquant des lacunes qui permettent aux rumex de se développer.
Préférer les composts aux fumiers, qui contiennent une proportion de graines beaucoup plus faible.
Faucher au bon moment et dans de bonnes conditions.
Faucher les rumex avant l’apparition de la hampe florale, éviter les fauches tardives des prairies augmentant le risque de dissémination des graines.
Eviter les coupes trop rases par des machines de récolte réglées trop bas. Respecter une hauteur minimale de 5-7mm lors de la fauche afin d’assurer la repousse rapide des plantes fourragères. De plus, la plupart des plantes fourragères souffrent davantage d’une coupe trop basse que le rumex, car ce dernier possède de solides réserves dans les racines et donc une grande aptitude à la repousse.
Eviter des dégâts de pâture et des vides dus au cheptel
Ceux-ci fournissent des conditions de germination idéales au rumex. Il faut donc également veiller à limiter les dégâts dus aux passages et patinages des tracteurs et engins, en particulier sur les pentes et dans des conditions humides.
Eviter de faire pâturer une prairie temporaire trop longtemps (3 ans maximum) surtout si celle-ci n’est pas suffisamment drue ou si les conditions climatiques ne sont pas bonnes (trop sec ou trop humide). Préférer un affouragement en vert ou un ensilage le cas échéant.
Faucher les refus, y compris les inflorescences : par prudence, les ramasser et les exporter hors de la parcelle afin que le rumex n’ait plus de possibilité de maturation ultérieure.
Prévenir l’apparition du rumex dès l’implantation des prairies.
Optimiser la densité de semis afin d’obtenir des prairies denses et vigoureuses, limitant le développement des rumex.
Préférer l’implantation de prairies sous couvert de céréales à un sol nu.
Eviter le salissement des parcelles par le transport de graines via les outils.
Arracher manuellement les premiers pieds de rumex après le semis, afin d’éviter de nouvelles multiplications.
Outils de lutte
Travail du sol
Le stade plantule est la période la plus favorable. A ce stade, le travail du sol et le désherbage permettent de déraciner le
rumex en entier. La pratique du faux-semis est donc à favoriser. Au stade adulte, il faut extirper les racines entières pour
les remonter à la surface. L’idéal est de les ramasser, sinon les laisser se déshydrater sous l’action du soleil et du vent. En
cas de déchaumage, choisir des outils à dents incurvées vers l’avant et équipés d’ailettes ou de socs à pattes d’oies, propices
au sectionnement des racines en profondeur. Pour un maximum d’efficacité, les ailettes et socs doivent être entièrement
recouverts et l’opération doit être répétée 2 à 5 fois, suivant l’objectif fixé.