Le paillage en Maraîchage et PAM
Dans les cultures maraîchères et de plantes aromatiques et médicinales (PPAM), et plus généralement dans les cultures pérennes, la gestion du sol et des adventices est un enjeu majeur.
Le paillage s’impose comme une technique de couverture du sol particulièrement pertinente. Il permet de limiter le désherbage, de conserver l’humidité du sol, de favoriser la vie du sol, tout en réduisant l’érosion et la battance.
Les intérêts agronomiques du paillage
Le paillage a plusieurs intérêts; il:
- Crée un microclimat au niveau du sol,
- Limite l’évapotranspiration (important aux vues des périodes de stress hydrique de plus en plus fréquentes).
- Ralentit la minéralisation de la matière organique, prolongeant la disponibilité des nutriments.
- Réduit significativement la compétition avec les adventices, notamment en phase d’installation pour les cultures pérennes.
Deux types de paillage
1. Paillages naturels
Les paillages organiques : paille, foin, broyat de bois, compost, miscanthus
- Avantages : sont biodégradables et s’intègre au cycle du carbone du sol.
- Mise en œuvre : demande pas mal de manutention et de ressources locales
- Durabilité : limitée, renouvèlement à prévoir tous les 1 à 2 ans
Points d'attention : un apport trop carboné peut induire une faim d’azote temporaire. Les paillages organiques peuvent aussi avoir tendance à favoriser la prolifération des limaces.
2. Paillages plastiques
Elles sont largement utilisées pour les cultures maraîchères et pérennes plantées en lignes (PAM, petits fruits....). Leur efficacité contre les adventices est très élevée et apportent un gain de temps considérable sur le désherbage. Il en existe 2 grandes familles:
- Bâches tissées en polypropylène : elles posent la question du retrait, du recyclage et des microplastiques à long terme.
- Films plastiques biodégradables (en amidon de maïs, PLA, etc.) : intéressants, mais leur dégradation dépend fortement des conditions climatiques et microbiennes.
Voir image d'entête
Mise en place: avant la culture, sur le sol déjà travaillé et amendé. Si un système de goutte a goutte est nécessaire, l'implantation se fera au même moment.
Innovations et alternatives
Des recherches récentes s’orientent vers des paillages biosourcés innovants, comme les rouleaux de chanvre, de lin, ou de laine de mouton.
Certains producteurs expérimentent des techniques de « mulch vivant », avec l’implantation de couverts végétaux bas qui seront broyés sur place en mulch.
- le couvert est semé en juillet
- sera détruit au début du printemps
- Composition du couvert dans cet exemple : 2 % radis structurator, 2 % moutarde blanche, 32 % ERS, 24 % Pois fourrager de printemps, 15 % de vesce pourpre, 25 % pois fourrager d’hiver.
Compatibles avec les cultures dont les PPAM, ceux-ci permettent de limiter l’enherbement tout en nourrissant le sol.
Des robots de pose de paillage et de désherbage mécanique ciblé commencent également à apparaître pour faciliter l’intégration sur de plus grandes parcelles.
Risques du paillage
Le paillage peut :
- Favoriser certains ravageurs (campagnols, limaces, acariens) en leur créant
un habitat protégé. - En cas d'excès d’humidité; il peut créer une mauvaise aération du sol et induire des maladies racinaires (fusariose, phytophthora).
=> Il est donc crucial d’adapter le type de paillage à la plante cultivée, au climat et au type de sol.
Liste des paillages autorisés en agriculture biologique
Aujourd'hui il n'existe pas de restrictions dans le règlement néanmoins la Wallonie travaille sur une liste a proposer. Celle ci sera ajoutée dès qu'elle sera finalisée.
Sources: Julien Buchet et son expérience de terrain