Maïs doux de plein champ

Maïs doux de plein champ

Patrick Silvestre - Auteur technique
Loes Mertens - Co-autrice technique

Remarque importante : fécondation et croisements

Le maïs a une double fécondation ce qui est différent d’une céréale à paille. Il y a une fécondation pour la formation de l’embryon et une fécondation qui va donner à la chair du grain l’identité du pollen (fleur mâle) et du plant mère. Ceci veut dire qu’il peut y avoir un croisement entre un maïs fourrage et un maïs doux. Ceci peut provoquer une composition du grain qui n’est plus celle d’un maïs 100 % doux.

Suite à des recherches d’informations, il semble que le plus courant est de décaler la date de semis par rapport aux maïs fourrage (3-4 semaines) ou d’être à plus de 200 m d’un champ de maïs fourrage. Eviter d’être trop proche d’un champ de maïs fourrager est d’office recommandé.

Variétés

Les variétés doivent être adaptées à la récolte mécanique (une récolte). La maturité doit être homogène, les tiges doivent résister à la cueillette (bec cueilleur) et doivent peu taller. Il existe des variétés bio. Si la la variété demandée par l’entreprise de transformation n’existe pas en bio, il est possible de demander une dérogation car le maïs doux (Zea mays L. subsp. Mays (Sweet corn group)) ne fait pas partie du groupe maïs fourrager (ensilage ou grain) (Zea mays L.)

Conduite de la culture

Fertilisation :

Les besoins sont aussi exigeants qu’un maïs grain productif. Un engrais starter au semis à base de phosphore et d’azote est une sécurité (20-30 u/ha de chaque)

Densité de semis :

Cela dépend de la variété. 

Pour du maïs doux de plein champs avec récolte mécanisée la densité varie généralement entre 60 et 70.000 grains/ha .

Conditions et date de semis :

Planter à 75 cm d’interligne.

La germination du maïs doux est plus délicate que le maïs fourrage (grain rabougri et qui possède encore le pédoncule (organe d’attache à la carotte).

Il est vivement conseillé d’avoir un sol bien préparé et réchauffé. Il faut que le temps qui suit le semis soit poussant (20°c)

La profondeur de semis variera entre 2 et 4 cm et il est recommandé d’avoir un bon contact graine/sol.

La date de semis dépendra également de la période de récolte souhaitée. La durée du cycle de la culture est de 90 à 100 jours.

La période de semis varie de mai à juin.

Désherbage mécanique :

Les plantes de maïs étant plus espacées sur la ligne (environ 20 cm) il faut veiller à bien désherber la ligne de culture. De plus, certaines variétés ne dépassent pas 1.5 m de hauteur). En fonction de la profondeur de semis, il sera possible de réaliser un désherbage à l’aveugle en prélevée quelques jours après le semis (surveiller les germes). 

Ensuite le désherbage est classique avec une recommandation du buttage des pieds de maïs au dernier passage.

Normalement la présence de Datura stramoine est interdite.

Besoin en eau :

Suivant la littérature, il est recommandé ou non d’irriguer. Il semble que dans des sols profonds sens semelle compactée ce n’est pas indispensable. 

Dans les régions de France qui souffrent de la sécheresse c’est obligatoire.

Le besoin est important de la floraison à la nouaison voir jusqu’à la récolte. La fleur mâle doit être sortie et il faut éviter la période où le pollen se dissémine.

Récolte :

Dans le cadre d’un contrat d’achat, la date de récolte est décidée par l’acheteur. 

Recommandations de récoltes faites par le CCBT (Provinciaal Instituut voor Biotechnisch Onderwijs Campus vzw): 

  • Les spathes (feuilles) de la carotte sont encore vertes et la brosse (barbes) sont séchées. 
  • Le grain est laiteux et fait 23 à 25 % de matière sèche.
  • La mesure de la teneur en sucre peut se faire au réfractomètre mais au laboratoire car le jus doit être clarifié.
  • Le temps entre la cueillette et le stockage au frais ou la transformation doit être courte. Le grain perd rapidement son goût sucré et le sucre se transforme en amidon.
  • Il est recommandé de récolter dans la fraicheur et les carottes ne doivent pas rester stockées au soleil.

 

Sources 

Merci à nos agriculteurs qui ont partagé leurs connaissances mise en pratiques dans nos régions pédoclimatiques