Les ovins laitiers
Introduction
En aout 2023, Biowallonie a recensé 14 exploitations certifiées bio de plus de 20 brebis laitières.
Près de la moitié (46%) des élevages ovins laitiers en Wallonie sont certifiés bio.
Aucune laiterie ne collecte le lait de brebis en Wallonie. La spéculation ovine laitière est donc liée à la transformation fromagère à la ferme et à la vente directe.10 exploitations transforment l'intégralité de leur production sur place, 3 revendent à des artisans fromagers et 1 combine les deux canaux.
Races
Deux races principales de brebis laitières coexistent en Wallonie. Le mouton Lacaune 52% du cheptel wallon et le laitier Belge (24% du cheptel bio wallon).
On retrouve également très ponctuellement les races suivantes la Zwartbles (9%), la Thônes et Marthod (5%), La Manech (5%), et la Comisana (5%).
Le mouton laitier belge
Toison couleur crème, dépourvu de laine sur sa queue et sa poitrine. Oreilles portées en avant "relevées et obliques".
Race locale menacée. Apparue après la seconde guerre mondiale. Elle a subit de fortes influences notamment par les races frisonnes et zélandaise et la race s'est presque éteinte dans les années 70. La race bénéficie d'une MAEC « Détention de races locales menacées » (MB11C).
Produit en moyenne 220L de lait par an pour une durée de lactation de 6 a 8 mois. Plus sensible que la Lacaune elle est plus adaptée que cette dernière à une traite manuelle.
En 2023, on la recense dans 4 des 14 élevages ovins laitiers bio en Wallonie (24% du cheptel bio wallon).
La race laitière peut apporter une certaine qualité de production de viande avec des agneaux de boucherie. Maigre tout en mettant plus de temps pour arriver à un poids suffisant pour la consommation. Croisée avec des béliers de type très viandeux, la brebis laitière nourrit ses agneaux sans difficulté.
Le Lacaune
Présente une longue et fine tête recouverte de poils blancs. Ses oreilles sont longues et horizontales. Dépourvu de cornes. La laine ne couvre que les parties supérieures du corps. Sa toison est fine et pèse de 1.5 à 2 kg. La lacaune apparaît a partir des années 70. Traditionnellement exploitée dans la région de Roquefort pour le fromage du même nom.
Largement utilisée en Wallonie (10 élevages sur 14 recensés en 2023).
Sa production laitière moyenne est de 290L par an et dure de 6 à 8 mois.
Race précoce de bergerie, les saillies se font entre mai et juin pour des mises bas en octobre novembre.
En Wallonie, elle est parfois croisée avec des races plus exotiques (soit à des fins de diversité génétique ou juste d'ajout de variété au cheptel).
Cycle de vie
La conduite d'un troupeau laitier peut varier en fonction de race et de la destination des produits.
La reproduction est basée sur 1 mise bas annuelle. La gestation est de 5 mois. Les mises bas, se passent généralement sans aide et sans problème. Elles ont lieux souvent en mars pour les laitiers Belges et en octobre Novembre pour les Lacaunes.
Les agneaux sont nourris au lait maternel minimum 45 jours.
Si le choix de l'éleveur est la production laitière, la durée sera raccourcie et du lait en poudre bio sera donné aux agneaux.
Certaines bergerie n'appliquent pas cette technique et au contraire laissent les agneaux téter jusqu'à 8 semaines car la santé des agneaux est ainsi améliorée.
Les agneaux sont sevrée vers 13-14kg.
Pendant le 1er mois de lactation les brebis sont allaitantes et traites. La traite seule intervient après le sevrage et dure 6 à 8 mois (de mars à Novembre pour les laitiers Belges et de Novembre à Juillet pour les Lacaunes). La traite est faite deux fois chaque jour et en fin de lactation seulement une fois quotidiennement.
La diminution laitière en fin de lactation s'accompagne d'une diminution des qualités fromagères. De plus, le lait stagne longtemps dans le pis de la brebis, il arrive que le lait de fin de lactation ne soit pas valorisé par mesure de précaution
Schéma du cycle annuel de production, reproduction et alimentation des brebis de la race Lacaune laitier. (Elevage traditionnel, source Upra Lacaune www.race-lacaune.fr)
Alimentation
Bien que similaire à l'alimentation des ovins viandeux, les brebis laitières ont des besoins spécifiques très élevés qui influent sur les quantités et la qualité du lait.
La ration de base est constituée de fourrage (foin et herbe pâturée) et peut être plus ou moins complétée par des concentrés (orge, avoine...) en bergerie afin d'équilibrer la ration.
Les concentrés sont a privilégier en fin de gestation et début de lactation. Même lorsque les brebis pâturent, un complément est distribué lors de la traite qui incite les brebis a monter sur le quai.
La mise à l'herbe se fait dès que les beaux jours reviennent ( généralement mi-avril) et se fait avec une transition d'une dizaine de jours au cours desquels les brebis sont rentrées en bergerie la nuit. Il prend fin vers octobre - novembre.
Les meilleures parcelle à pâturer sont à donner aux brebis en lactation.
Un pâturage tournant est donc préconisé. celui ci permet également de prévenir le parasitisme.
Santé et soins vétérinaires
Les soins pour les ovins laitiers sont identiques à ceux apportés aux ovins viandeux.
Les infections mammaires sont toutefois plus préoccupantes bien qu'elle ne dépassent pas généralement 5% des animaux. La mammite entraine une baisse de production et de rentabilité.
Principalement causée par les bactéries du genre Staphylococcus ou Streptococcus. Les symptômes sont: douleur, rougeur, œdème, durcissement du pis.
La prévention est de mise en bio. Elle requiert:
- une observation des pis lors de chaque traite.
- la propreté du matériel de traite
- d'assurer une litière propre dans les bergerie
- un contrôle de l'humidité et des courants d'air pour éviter le stress des brebis
Les mesures curatives peuvent néanmoins être nécessaires. On privilégie alors les méthodes alternatives aux antibiotiques.:
- homéopathie,
- argilothérapie
- phytotérapie.