La valorisation des repousses de colza en couverts végétaux destinés aux moutons

La valorisation des repousses de colza en couverts végétaux destinés aux moutons

Marie Moerman - Auteur

1/ Introduction

La période entre la récolte du colza et le semis des céréales d'hiver est trop courte pour cultiver une couverture estivale. La repousse du colza peut également poser problème et doit donc être contrôlée après la récolte du colza. En outre, il convient de gérer le carbone provenant des résidus de culture du colza qui retournent dans le sol. Pour ce faire, il est souvent nécessaire d'augmenter la disponibilité de l'azote dans le sol après la culture du colza.

2/ Comment s’y prendre ? 

Principe

Le colza est généralement semé en août avec des légumineuses d'hiver (trèfle d'Alexandrie, lentilles, lentilles, fèves et pois) qui agissent comme des plantes compagnes limitant le développement des adventices. Dans le cas du trèfle blanc, légumineuse d'hiver qui poussera lentement sous le colza, ses semences sont ajoutées au mélange de semences (colza et autres plantes compagnes). Sa croissance augmente avec la perte des premières feuilles de colza arrivant à maturité. Deux à 3 semaines après la récolte du colza, le sol est totalement recouvert par le mélange. Le pâturage des moutons peut alors commencer. L'incorporation de l'azote du fumier de mouton assure l’équilibre azoté du sol, les résidus de colza étant riches en carbone (maintien du rapport carbone/azote dans le sol à un faible niveau).

Et en pratique

  • Le colza est semé entre le 10 et le 15 août, à raison de 30 plantes/m². Des légumineuses sensibles au gel (telles que le trèfle d'Alexandrie, la lentille, la féverole et le pois), sont utilisées comme plantes compagnes et meurent pendant l'hiver. Les graines de trèfle blanc sont ajoutées au mélange de semences à raison de 4-5 kg/ha. Il est préférable de semer en 2 étapes : les plantes compagnes avec le trèfle blanc et ensuite le colza. Un seul semis de tout le mélange peut également être réalisé.

  • Ne pas surfertiliser le mélange, sinon le colza risque de supplanter le trèfle blanc et d'empêcher son développement. De plus, comme les légumineuses fournissent de l'azote, 30 à 40 Kg/ha, moins d'azote est nécessaire par rapport à une culture simple de colza. Cette réduction de l'utilisation d'engrais n'a pas d'impact sur le rendement.

  • Récolter le colza à l'aide d'une moissonneuse-batteuse, vers le mois de juillet de l'année suivante.

  • Dès que le trèfle blanc et les repousses de colza couvrent le sol (environ 3 semaines après la récolte, en fonction des précipitations), le pâturage des moutons peut démarrer.

  • La meilleure façon de faire pâturer les animaux est le pâturage tournant. Le nombre de moutons/ha doit être ajusté à la taille des parcelles (afin de limiter le temps de séjour à environ une semaine (ou moins)) et en retirant les moutons lorsqu'ils ont consommé environ 75 % de la biomasse disponible. Ainsi une couverture végétale est maintenue, le piétinement n'est pas excessif et les moutons ne subissent pas de variation brutale de l’alimentation. En moyenne, cet équilibre peut être atteint avec 75 brebis/ha. Ce nombre doit être ajusté à la biomasse du couvert, la météo et le contrat passé entre l'éleveur et le producteur.

  • En générale, tout ce qui concerne les ovins (surveillance, clôture, soins, changement de parcelle, etc.) est à la charge de l'éleveur et l'accord est conclu sans transaction financière, chaque partenaire s'adaptant aux besoins de l'autre.

  • Il faut ensuite retirer les moutons pour laisser pousser le trèfle blanc. Commence alors un nouveau cycle de pâturage. Le dernier pâturage avant l'implantation des céréales d'hiver doit éliminer totalement le colza, le trèfle blanc et autres plantes compagnes.

  • Enfin, les céréales d'hiver peuvent être semées.

 

 

Concernant DiverImpacts

Projet européen Horizon 2020, allant de juin 2017 à mai 2022.

L'objectif global de DiverIMPACTS est de déployer le plein potentiel de la diversification des systèmes de culture. Ce afin d’améliorer la productivité, la fourniture de services écosystémiques et de chaînes de valeur durables et efficaces.

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